Tête à Tête de Meneuses.


Les Terres de la Brume, Les Rochers d'Argent [ Date : 15/06/2013]

Il était tôt.

L’aurore pointait vers l’horizon qui m’était caché par des arbres à l’épais feuillage vert. Je trottinais, aux aguets. Un nuage de vapeur blanche se dessinait devant mon museau et ma bouche. Quoique le printemps gagnait de jour en jour un peu plus de terrain sur l’hiver, les matins restaient toujours froids et humides. Je frissonnais, mon poil d’hiver s’en allait… Me laissant derrière lui, grelottante. Je pestais à voix basse contre les ronces qui déchiquetaient mon pelage morceau par morceau. Mes pattes me tiraillaient, me faisant esquisser une grimace. Je n’aimais pas le froid… Ce froid mordant qui vous balayez le dos, vous cinglant le visage. Et le pire c’était quand un léger vent se lever, qui par chance n’était pas de parti aujourd’hui. Il faisait juste frais. Une belle rosée presque givrée recouvrait le sol, mouillant mes pattes et glaçant mes coussinets à vifs par ce temps. Je rouspétais, râlais, pestais et ronchonnais. Mais au fond j’en avais besoin… Besoin de décompresser, respirer un bon coup. Mon moral était au plus bas, meneuse n’était le boulot le plus simple pour une jeune chatte, loin de là… Je devais gérer les patrouilles, les équipes de chasse. Sans oublier que nous avions besoin de guerriers & de chasseurs le plus vite possible ! Tant de stress accumulé en si peu de temps, à présent j’admirais bien plus qu’avant notre ancien meneur. Comment avait il fait pour garder la tête froide dans toutes ces situations ? Pourtant, je ne devais rien lâcher, le Clan des Etoiles m’avait choisi. Et je ne me défilerais pas…

[...]


Je marchais, trottais, courrais, sprintais… Quand enfin après plus heures de marche acharnait je déboulais au trot dans une clairière. Des bois l’entouraient, comme pour la protéger. En son centre, fièrement dressé de beaux rochers gris/argentés brillaient sous les pâles rayons du soleil. Je m’arrêtai, repris mon souffle et admira les splendeurs de la nature. J’appréciais cet endroit tranquille. Je respirai longuement les senteurs fraiches de la forêt. L’air c’était réchauffé. Sur un coup de tête je marquai de nouveaux nos frontières avec le Clan de L’Eau Vive. Je commençais à marquer notre territoire quand un effluve connu vint me titillait le museau. Je relevai la tête, me tenant bien droite. Un coup de langue sur le poitrail et j’étais parfaite. Devant moi, de l’autre côté de la frontière, seule, se tenait bien droite elle aussi une magnifique chatte blanche teintait de gris. AU premier coup d’œil je la reconnue avec sa belle silhouette élancée.

-Bien le bonjour, Illusion.